Vous voyez parfois passer le mot lussent et vous vous demandez ce qu’il signifie exactement. Bonne nouvelle, ce n’est pas un verbe à apprendre de zéro, mais une forme conjuguée bien précise. Nous allons clarifier sa définition, sa formation et ses usages, avec des exemples simples et des pièges à éviter. À la fin, vous saurez où et comment employer lussent sans hésitation.
💡 À retenir
- Le verbe lussent est la forme conjuguée du verbe luire au subjonctif présent.
- Statistiques sur l’utilisation de lussent dans la langue française.
- Erreur commune : confondre lussent avec d’autres formes verbales.
Définition de lussent
Contrairement à une confusion fréquente, lussent n’appartient pas au verbe luire, mais au verbe lire. C’est la troisième personne du pluriel de l’imparfait du subjonctif du verbe lire : « qu’ils lussent ».
Cette forme s’emploie dans un registre soutenu, surtout en littérature. Elle exprime le doute, le souhait, la crainte ou l’éventualité, en subordonnée, avec une concordance des temps propre au style classique. Dans la langue d’aujourd’hui, elle est très rare ; on la remplace presque toujours par le subjonctif présent « qu’ils lisent ».
Sur le plan de la fréquence, lussent apparaît marginalement dans les grands corpus contemporains, essentiellement dans des textes littéraires, essais érudits ou pastiches de style classique. Sa présence est donc exceptionnelle en usage courant, tandis que « lisent » domine largement dans les écrits modernes.
Origine du verbe
Le verbe lire vient du latin « legere ». La forme lussent se construit selon la règle du subjonctif imparfait : on part du passé simple « ils lurent », on retire la terminaison « -rent » pour obtenir le radical « lu- », puis on ajoute les désinences de l’imparfait du subjonctif : -sse, -sses, -t, -ssions, -ssiez, -ssent. D’où : « que je lusse », « que tu lusses », « qu’il lût », « que nous lussions », « que vous lussiez », « qu’ils lussent ».
Attention à ne pas confondre avec le verbe luire : au subjonctif présent, on a « qu’ils luisent » ; à l’imparfait du subjonctif, « qu’ils luissent ». La proximité visuelle entre lussent, lisent, luisent et luissent entretient les erreurs, mais le sens éclaire toujours la bonne forme : lire renvoie à l’action de lire, luire à l’idée de briller.
Conjugaison du verbe lussent
Parce que lussent est une forme, on ne « conjugue » pas lussent à proprement parler ; on conjugue le verbe lire et lussent correspond à sa 3e personne du pluriel au subjonctif imparfait. Le paradigme complet au subjonctif imparfait est : « que je lusse », « que tu lusses », « qu’il lût », « que nous lussions », « que vous lussiez », « qu’ils lussent ».
Pour situer cette forme dans le système verbal, rappelez-vous : au subjonctif présent, on dit « que je lise », « qu’ils lisent » ; à l’imparfait du subjonctif, les terminaisons en -sse/-ssent apparaissent ; à l’indicatif présent, c’est « ils lisent » sans nuance de doute. Cette alternance explique pourquoi lussent se rencontre surtout en style littéraire, quand l’auteur recherche une exactitude de concordance des temps et une couleur classique.
Dans la pratique, lussent peut se substituer à « lisent » pour donner une saveur soutenue, généralement lorsque la principale est au passé : « Il souhaitait qu’ils lussent la lettre ». Dans un registre courant, la même idée s’exprime avec « qu’ils lisent ».
Formes conjuguées
Récapitulons la famille utile pour éviter les confusions : lire au subjonctif présent « qu’ils lisent » ; lire à l’imparfait du subjonctif « qu’ils lussent » ; luire au subjonctif présent « qu’ils luisent » ; luire à l’imparfait du subjonctif « qu’ils luissent ». Les finales aident : « lis- » pour lire au présent, « lus(s)- » pour lire à l’imparfait du subjonctif, « luis- » et « luis(s)- » pour luire selon le temps.
Exemples d’utilisation
Voici des phrases modèles pour ancrer l’emploi de lussent dans des contextes naturels et précis. Chaque exemple est suivi d’une reformulation courante afin de montrer l’alternative moderne la plus fréquente.
• Il redoutait qu’ils lussent le verdict avant son arrivée. Variante courante : « qu’ils lisent ».
• Elle souhaitait qu’ils lussent ces notes avec attention. Variante courante : « qu’ils lisent ».
• Personne ne croyait qu’ils lussent l’intégralité du rapport en une soirée. Variante courante : « qu’ils lisent ».
• J’aurais voulu qu’ils lussent les instructions avant de commencer. Variante courante : « qu’ils lisent ».
• Il n’était pas certain qu’ils lussent le message transmis par l’éditeur. Variante courante : « qu’ils lisent ».
Remarquez que lussent apparaît toujours dans une proposition subordonnée introduite par « que » et déclenchée par un verbe exprimant souhait, doute, crainte, incertitude, appréciation ou nécessité. Ce cadre syntaxique justifie l’usage du subjonctif et la concordance des temps.
Contextes d’utilisation
- Style littéraire ou soutenu, notamment pour imiter ou prolonger une tonalité classique.
- Concordance des temps quand la principale est au passé et que l’on veut une valeur « passée » en subordonnée subjonctive.
- Effet d’élégance ou de solennité, en narration historique, essais érudits, discours cérémoniels.
- Pastiches, exercices scolaires de grammaire avancée, commentaires stylistiques.
Erreurs fréquentes
La confusion la plus répandue consiste à prendre lussent pour une forme du verbe luire. C’est faux : lussent vient de lire. Pour luire, on écrira « qu’ils luisent » au subjonctif présent et « qu’ils luissent » à l’imparfait du subjonctif. Vérifiez toujours le sens : si l’idée est « briller », ce n’est pas lussent.
Autre piège : confondre « lussent » et « lisent ». « Lisent » est la forme du présent (indicatif ou subjonctif selon le contexte), très fréquente en français moderne. « Lussent » relève d’un registre soutenu et d’une valeur temporelle passée au subjonctif. Évitez aussi de considérer lussent comme un infinitif ou un « verbe » autonome ; c’est uniquement une forme conjuguée.
Sur l’orthographe, on trouve parfois « lu ssent » mal segmenté ou avec un accent indû. Seul « lussent » convient ; l’accent circonflexe concerne « lût » à la 3e personne du singulier, pas la forme plurielle. Cette distinction graphique est un bon garde-fou pour repérer les erreurs.
Conseils pour éviter les fautes
- Faites le test du sens : s’il s’agit de « lire », lussent peut convenir ; s’il s’agit de « briller », cherchez « luisent » ou « luissent » selon le temps.
- Pensez concordance : principale au passé + registre soutenu = subjonctif imparfait possible ; sinon, préférez « qu’ils lisent ».
- Mémo orthographique : les formes d’imparfait du subjonctif de lire portent un double « s » : lusse, lussions, lussent.
- En contexte moderne, privilégiez la clarté : remplacez lussent par « lisent » si le niveau de langue n’exige pas le style classique.
- En cas d’hésitation, remplacez par une tournure simple à l’indicatif si le subjonctif est superflu dans votre phrase.
