Un coin vierge de tout sentier balisé sur toutes les cartes, avec des reliefs doux, et où apparaissent pleins de chemins en zoomant sur les photos aériennes. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour attiser ma curiosité. Ca a donné une magnifique journée de reconnaissance pédestre à la découvete de ces multiples vallons, vallées, canyons, plateaux parsemés de lacs pour trouver l’itinéraire le plus cyclable.

Quelques semaines et échanges de mail plus tard, deux vélos quelques peu inquiets se retrouvent dans le Val d’Aran. Philippe était le coVDMiste idéalement curieux pour ce tour, et en plus il en a rajouté par rapport au tour que j’avais proposé.

En résumé :

Km 0 : montée aux mines de Liat puis début de descente classique vers Ohneira jusqu’ç l’intersection des vallées.

Km 13.5 / 2264 m/ 2h35 : A partir de là, on sort des chemins balisés et des chemins tout courts parfois.  Roulage puis poussage / portage pour rejoindre la Sierra Palomera, 2430 m d’altitude.

Km 14.8 / 2430 m / 3h20 . Sierra Palomera. On suit au mieux des chemins repérés sur les photos satellites. C’est haché puis roulant puis marchant jusqu’à Era Ansa dera Caudera puis jusqu’au col 2350.6

Km 18.2 / 2350 m / 4h11. Col 2350 m. A partir de là, descente au splendide lac de Armeros, puis alternance de montée descente roulante dans un microrelief agréble. Du très beau vélo de montagne jusqu’au Col de Varrados.

Km 22 / 2047 m / 5h16. Col de Varrados. Descente par des morceaux de piste / coupes plus ou moins roulantes puis à la cote 1850, beau chemin pour rejoindre la piste a Era Ribera. Bref morceau de piste pour rejoindre la voiture.

Le tour sur le plateau peut être amélioré depuis les mines de Liat. Il y a pleins de petits chemins à tester qui ne mènent nulle part…

En détail :

Direction les mines de Liat, par la raide piste qui longe l’Unhola. Cela se calme puis ça s’énerve avant d’arriver aux mines. Je ne connais pas le coin, et il est vrai que l’itinéraire sur le plateau est très beau. Au moment d’entamer la grande descente classique des mines, on tourne à gauche dans un vallon bien frais. On tombe sur un ancien chemin minier, qui se perd sous un un col. Après 100 m de portage, on rejoint une première crête. On a visé trop à droite, il faut monter encore 30 mètres pour atteindre le bon passage. C’est que c’est un peu le bazar géologique là haut. Y a des vallées et des crêtes partout. Un troupeau de biches et deux cerfs nous montrent le passage pour gagner le bon col sur la Sierra Palomera. Vue imprenable sur le l’Estany Nere de Uerri avec l’Aneto derrière. Comme dit Philippe, y a pas beaucoup de vélo qui sont passés par là. Silencieusement, je rajoute « et des piétons pas beaucoup plus» mais comme je suis à l’initiative de la journée, je me tais. On avait imaginé faire la crête en vélo, 4 km AR, sur une crête entre 2380 et 2440 m d’altitude. Mais je suis déjà crevé et ce qui nous attend n’incite pas trop aux variantes.

La suite, c’est moyen roulant / haché en alternant sente peu commode et portions roulantes jusqu’à rejoindre un plateau 2400m  où on se résout à rejoindre l’altitude  2450 m par un poussage direct. On y retrouve un sentier mais c’est pas encore ça.

Un peu avant de rejoindre le lieu dit Era Serreta, ça devient très bon. Une bonne sente marqué, lisse, assez large nous permet de prendre bien du plaisir. On doit couper vers le bas pour rejoindre la meilleure trace. Ca devient moins bon avant de rejoindre « Era Ansa Dera Caudera », large plateau parsemé de flaques à l’intersection de 3 vallées où on retrouve des cairns. Le cheminement passe à flanc sur une terrasse qui coupe un versant abrupte, très austère. 30 mètres plus haut, on aboutit à un nouveau col, 2350 m. On descend à l’Estanhola des Armeros, miroir de l’Aneto caché par un nuage, lieu idéal pour un pique nique.

Après ce lac, ça passe à 95% sur la selle. Et c’est du très beau vélo pendant 25 minutes, sur 4 km. Alternance de plateaux, petites sentes à flanc, vallons, mini-canyon, franchissement de torrent, et toujours l’Aneto remplacé par les Encantats sur la fin.

On rejoint le Col de Varrados. Trop tard pour faire une deuxième exploration dans le secteur, on doit  rejoindre la voiture en bas de cette pistasse peu ragoutante. On dégote sur le haut une coupe « sauvage » sur une croupe. Cela passe bien sauf sur le bas où ça devient trop sauvage.

Puis Philippe trouve sur OruxMaps un joli sentier. Non balisé évidemment. On est là pour la découverte, c’est un sacerdoce. Les 10 premiers mètres sont très alléchants. Et très exposés. Cela s’avérera un petite merveille, presque 300 m de D- sur un ancien chemin, jolis virages, passages techniques mais pas trop, quelques cailloux.

Retour à la voiture, une journée un peu courte, mais bien remplie de souvenirs. Dommage que l’APN ait eu des batteries souffreteuses.