Fontenille - Aneto

pourquoi une telle épreuve :
Parce que je souhaitais un rapprochement avec la nature, sortir du confort pour découvrir de vraie sensations de vie. Parce le VTT m'as donné le goût de l'effort. Parce quand je passe la tondeuse c'est joli, mais j'ai l'impression d'avoir perdu 2h.

Parce qu'il vaut mieux faire pas bien que faire comme d'habitude.

Parce qu'après de grosses souffrances les choses anodines telles que se laver les mains deviennent un plaisir. Bien ou pas bien, j'en garderai un souvenir puissant.
J'ai bien pensé prendre le vélo jusqu'aux montagnes, j'aurais pu gagner 2 jours. Mais cela faisait du 2 en 1. Il m'aurait fallu double équipement. Et qu'aurais je fait du vélo à Fronsac... Je l'ai fait à pieds pour faire du début un entraînement pour le final. Le corps est parfaitement adapté à  la marche aussi, cela m'a permis de passer facilement les obstacles invisibles sur la carte.
Les avis étaient tranchés pour cette aventure certains disaient ''c'est n'importe quoi ...tu es taré... quel est l'intéret...''. D'autres non, saisissant l'esprit aventureux et atypique. Certains même serait bien venu m'accompagner s'ils avaient été prévenu plus tôt.

les étapes :
    1er jour jusqu'à Ricard :
Etape facile sur des sentiers connus. Tout est propre bien rangé. Je me mets en route jusqu'à St Thomas où je fais une pause ravitaillement. Je me rend déjà compte de quelques prévisions mal estimées. Trop long de preparer un repas chaud le temps de la pause. Du pain avec  un accompagnement tel que charcuterie, fromage ou autre sont bien mieux adaptés. Des fruits secs en guise de dessert. Ce midi là il faisait froid et la pluie menaçait. je compris que mes prévisions en vêtements chauds étaient insuffisants. Il me manquait gants, bonnet et doudoune. La fin de la marche sera moins sereine avec des douleurs violentes au niveau du nerf sciatique. J'arrive assez tôt à Ricard où Yvan m'attendait.
    Au 2ème jour le périple prenait forme. Je n'avait plus de douleur, le soleil était sorti le matin et j'ai pu me procurer une doudoune et du pain au carrefour de Rieume. Il fait encore froid et chaque arrêt impose de se couvrir. La campagne est de plus en plus sauvage et inconnue. je m'offre une pause ravitaillement et me délecte des poivrons farcis que m'avais préparé Yvan. Quel régal ! Devant moi un chevreuil me regarde (sûrement avec envie😛) puis s'échappe. Il revient et s'échappe à nouveau lorsque je sort mon smartphone, cette fois ci en lançant des "aboiements de brame" pour prévenir ses congénères.
La journée continue entrant dans les pays reculés de la haute Garonne.
    3 jour lundi. je dois passer Aurignac pour rester dans un timing raisonnable. Je presse un peu le pas, écourte les pauses. Le soleil est la et je fini la journée fatigué avec les muscles qui tirent et mal partout. Je comprends que ne me suis pas suffisamment hydraté. Le parcours comportait pas mal de goudron mais il y avait des passages bien sympas comme le lac de Fabas et l'arrivée sur Aurignac.
    Le mardi je quitte le Gr. Je dois traverser la zone civilisée aux abords de l'autoroute et de la Garonne. La météo est agréable. je passe l'abbaye de Bonnefont, passe à Bochalot ou le boucher alourdi mon sac de gourmandises. l'approche de la Garonne sera parsemée d'embûches avec traversée de champs, passage de barrières et surtout d'un roncier de 5 ou 6m. Finalement pas si compliqué.  Le fait est que quand on appuie sur une ronce toutes autres la suivent. J'ai donc petit à petit marché sur cet enchevêtrement jusqu'à la sortie. Aucune égratignure alors que j'étais en short. De l'autre côté de la Garonne le relief démarre. J'en fais l'épreuve en grimpant au château de Montespan ou je devorre un morceau de boudin.
    Mercredi et 5ème jour, belle étape avec franchissement du col d'Ares.  L'ascension n'était pas si facile. En effet, s'il y a 1 chemin tracé sur la carte, on peut en trouver 10 sur le terrain. sans moyen de repère j'ai dû utiliser le GPS. L'ascenssion en forêt par beau temps est agréable. Le chemin se serre de plus en plus, de moins en moins visible et praticable puis s'elargi à nouveau en approchant le col. La descente est magnifique par des sentiers balisés. j'atteindrai le but de la journée en shuntant le pont routier par un vieux pont de chemin de fer inutilisé.
    Le lendemain s'annonce costaud avec 2000 D+ pour monter sur les crêtes et gagner Luchon à proximité du port de bales.
La montée est dure mais mon corps réagi bien les bâtons m'aident beaucoup. Aussi, ils créent une poussée vers l'avant aux épaules qui annule la traction du sac à dos. Plus de confort. Je grimpe sans m'arrêter je passe des zones rendues compliquées par des travaux forestiers un champ de fougères. Enfin j'arrive à  un premier col après 4h d'efforts. J'ai bu régulièrement mangé un peu, je me sens en pleine forme. Heureusement car je dois encore suivre la crête contourner des sommets jusqu'au col d'Antugnac à 2000m. Il fait frais mais avec l'effort je reste en tea shirt. après quelques kilomètres je me retrouve dans le brouillard bientôt, je croise des plaques de neige. Je navigue au GPS en suivant les chemins tracés par les moutons. l'ambiance est surréaliste. Dans cette atmosphère je psychote un peu. Et si je vois un ours... Et si un Patou m'oblige à rebrousser chemin... Je m'invente des parades au cas où. Vers 15h je retrouve un GR puis dans ma demi sphère de visibilité de 20m seulement, j'aperçois un personne assise tranquille. Ah je me dit, les fadas se rencontrent. C'était Thierry qui était venu à  ma rencontre depuis st Paul d'Oueil. Nous  descendons ensemble ce qui m'oblige à quitter ma trace. En voiture, il me conduira à Cazarilh-Laspènes pour finir la trace jusqu'à Luchon. Sans sac à dos,  je termine en courant. La nuit arrive, la ville commence à s'illuminer. C'est magique. Je suis heureux d'avoir réussi cette étape au bout de mes capacités. Nous finirons agréablement la journée avec hotel, bierre et resto Luchonnais.
Celle du lendemain est encore plus dure avec 11° en moins sur le thermomètre et la pluie ou la neige.  Je décide alors de reporter la suite de l'expédition pour avoir une météo favorable et ne pas me risquer seul sur l'Anéto et son glacier.

les bivouacs :

Le 1er soir était 4 étoiles. j'avais le choix entre accepter l'extraordinaire hospitalité de Yvan et sa famille ou passer la nuit sous la tente avec la pluie et le froid. Vous auriez fait quoi vous ?

Yvan m'as dit ''pour camper, cherche un ruisseau, tu trouveras une zone herbeuse 10m avant les culture. En effet, j'ai utilisé cette méthode à Polastron et après Aurignac. Je m'arrêtais vers 18h 19h pour pouvoir monter la tente de jour.

Je me restaurais d'un repas chaud avec des sachets déshydratés ou bien une préparation de pates ou riz agrémentés d'un bouillon. La charcuterie me faisaient un apport de protéine et de sel.

Après avoir préparé le parcours du lendemain et conversé avec mes proches, je m'endormissais tôt... Et me réveillais tôt. Je me levais vers 6h-6h30 de manière à partir au levé du jour vers 7h30.

Les visites :

Ce n'étais pas un parcours touristique mais j'ai pu m'arrêter à l'abbaye Bonnefont et au château de Montespan je suis aussi passé devant la grotte d'Aurignac (site préhistorique). Rien d'extraordinaire mais cela agrémentait mon circuit.

La suite :

C'est avec regret que j'ai du stopper avant la fin. Mais peu importe du moment où je peux le mener au bout. Je repartirai donc à une autre période pour arriver au but avec au programme de bonnes ascenscions, deux refuges, un glacier, un passage vertigineux.