À une heure de Marseille, la calanque de l’Érevine déploie un décor brut, vert et minéral, que l’on atteint à la force des mollets. Eau translucide, arc rocheux et îlot photogénique, l’endroit a tout d’un secret bien gardé. J’y reviens souvent pour nager dans une crique abritée et observer les poissons au ras des herbiers de posidonies. Voici tout ce qu’il faut savoir pour profiter pleinement de la calanque de l’erevine, sans mauvaises surprises.
💡 À retenir
- La calanque de l’Érevine est accessible par plusieurs sentiers de randonnée.
- Des données sur la biodiversité marine de la région.
- Équipement recommandé pour une visite (bouteille d’eau, crème solaire).
Blottie sur la Côte Bleue, entre Niolon et Méjean, la calanque de l’Érevine offre un cadre à la fois sauvage et accessible. Une plage de galets, une eau claire tirant vers l’émeraude, des pins accrochés à la roche et un îlot percé d’une arche naturelle composent une scène de carte postale. Dès les premiers pas sur le sentier, le parfum du pin d’Alep, du romarin et du cade accompagne la vue sur le large.
La calanque de l’erevine attire celles et ceux qui veulent un coin plus intime que les grandes plages. Pas de routes ni de bars en bord de mer ici, seulement le clapotis, les oiseaux marins et le chant du vent quand le Mistral se lève. Prévoyez de quoi être autonome, l’expérience n’en est que plus savoureuse.
Histoire de la calanque
Cette portion de littoral a longtemps servi d’abri aux pêcheurs locaux. Les cabanons épars témoignent de cette tradition, même si l’endroit est resté préservé de l’urbanisation. Le toponyme Érevine viendrait d’un terme provençal ancien, et l’îlot face à la plage, avec son arche spectaculaire, est devenu un repère pour les marins et les randonneurs.
Comment y accéder
On rejoint l’Érevine uniquement à pied par le sentier du littoral. Les points de départ les plus pratiques sont les gares de Niolon, de La Redonne-Ensuès ou le hameau de Méjean. Le train de la ligne de la Côte Bleue est idéal les week-ends où les parkings se remplissent très vite. Depuis Méjean, comptez une marche agréable entre pinède et corniches avec quelques passages caillouteux.
Depuis Niolon, l’itinéraire est plus long mais les panoramas sont grandioses. Dans tous les cas, évitez les tongs. Des chaussures fermées avec une semelle qui accroche changent la donne, surtout sur les marches rocheuses. L’été, la fréquentation augmente et certains jours, l’accès aux massifs est régulé en fonction du risque incendie. Pensez à vérifier la carte d’accès le matin même si vous prévoyez d’accéder à la calanque de l’erevine.
Itinéraires de randonnée
Itinéraire 1 depuis Méjean : au départ du port de Méjean, suivez le marquage du sentier côtier vers l’est. On alterne passages sous les pins et corniche. Arrivée à l’Érevine en 45 à 60 minutes avec un dénivelé cumulé d’environ +150 m. Niveau modéré, quelques marches hautes.
Itinéraire 2 depuis Niolon : depuis la gare, descendez au port puis filez vers l’ouest sur le littoral. Le relief ondule davantage, mais le bleu renversant de la mer compense l’effort. Comptez 1 h 30 à 2 h jusqu’à la calanque de l’erevine selon l’allure, pour un aller-retour de 10 à 12 km.
Itinéraire 3 depuis La Redonne : rejoignez le sentier en direction de Méjean, puis continuez vers l’Érevine. Très beaux points de vue sur les calanques des Anthénors et des Figuières. Durée approximative : 1 h 15 à l’aller, dénivelé cumulé autour de +200 m.
- Conseil timing : partez tôt pour profiter de la crique avant 10 h et éviter la chaleur.
- Sécurité : par temps de Mistral, attendez les accalmies pour passer les corniches exposées.
- Transports : le train évite le casse-tête du stationnement, surtout le week-end.
Les activités à faire
Première évidence à l’arrivée : poser sa serviette sur les galets, respirer, et se jeter à l’eau. La nage est un bonheur ici, protégée par l’îlot et l’arche qui coupent le clapot. En longeant la rive, on accède à de petites dalles pour bronzer en retrait, parfaites quand la plage centrale est occupée.
Côté snorkeling, c’est un petit terrain de jeu. Les herbiers de posidonies bordent la plage et abritent girelles, sars, oblades, saupes et parfois des juvéniles de mérou. La visibilité dépasse souvent 10 à 15 m les jours sans houle, et l’eau atteint en été 22 à 24 °C. Plonger à la calanque de l’erevine permet d’observer un écosystème fragile : évitez de piétiner les posidonies et respectez la vie marine.
Les amateurs de photo apprécient la lumière rasante du matin, qui sculpte les reliefs de l’arche. En fin d’après-midi, le soleil descend derrière les crêtes et l’ambiance devient plus douce. Pour un pique-nique, privilégiez des contenants réutilisables et remportez vos déchets. L’endroit est propre, gardons-le ainsi.
Plages et baignade
La plage principale est une anse de galets roulés. Des chaussures d’eau peuvent être utiles pour éviter les cailloux pointus. La baignade n’est pas surveillée, et la profondeur augmente rapidement au-delà de quelques mètres. Je déconseille les sauts depuis les rochers : les fonds sont irréguliers et la houle peut surprendre.
- Meilleur créneau baignade : matinée, mer souvent plus calme.
- Spot snorkeling : le bord droit de la crique le long des rochers, herbiers bien fournis.
- Zone famille : centre de l’anse, pente douce sur les premiers mètres.
Sur l’îlot, la roche est coupante et glissante quand elle est mouillée. Restez sur les parties sèches si vous vous y aventurez, et ne dérangez pas les oiseaux qui nichent parfois à la belle saison.
Côté biodiversité, on se trouve dans l’aire d’influence du Parc marin de la Côte Bleue, connu pour ses réserves sous-marines. Les herbiers de posidonies jouent un rôle capital : ils oxygènent l’eau, stabilisent les fonds et servent de nurserie à de nombreuses espèces. On observe facilement oursins, étoiles de mer, anémones, et une mosaïque d’éponges colorées dans les trous de la roche. Évitez la crème solaire non éco-compatible en zone de baignade, ou appliquez-la bien avant l’entrée dans l’eau.
Conseils pratiques pour votre visite
La meilleure période pour découvrir l’Érevine ? Les mi-saisons. Mai-juin et septembre-octobre offrent des températures agréables et une fréquentation plus douce. L’été, partez avant 8 h 30 ou après 16 h pour la lumière dorée et des places sur la plage. En cas de Mistral, attendez le lendemain : l’eau devient limpide après le vent, avec une visibilité souvent améliorée.
Il n’y a ni point d’eau ni commerces sur place. Prévoyez de quoi boire et grignoter, et gardez de l’énergie pour la remontée. Les jours de forte chaleur, l’ombre se fait rare autour de midi. Un chapeau et une chemise légère à manches longues valent de l’or. Pour profiter de la calanque de l’erevine en toute sérénité, consultez l’accès aux massifs le matin si vous êtes en été, et pensez au train quand la route sature.
